Correction de production écrite à partir d’un prompt
Anne Ewing, responsable du service des langues et enseignante d’anglais au Cnam Pays de la Loire, a intégré l’usage de l’intelligence artificielle générative (IAG) dans des séances d’apprentissage à distance, dans le cadre du projet pédagogique CREL (« Création de Ressources en Ligne »). Ces sessions, conçues pour être réalisées en autonomie, sans encadrement direct, ont été l’occasion pour elle d’explorer le potentiel de l’IAG comme outil pédagogique. Le Living Lab l’a rencontrée pour recueillir son retour d’expérience.
Living Lab du Cnam : Quelles motivations vous ont poussée à intégrer l’IA dans vos séances à distance ?
Anne Ewing : L’objectif principal était d’offrir aux apprenants un retour immédiat sur leurs productions écrites, tout en renforçant leur autonomie et leur motivation. En l’absence de retours personnalisés à distance, j’ai imaginé un usage de l’IAG comme assistant de correction. L’outil ne me remplaçait pas, mais assumait un rôle précis que je lui avais confié.
Living Lab du Cnam : Comment avez-vous mis en place cette procédure de correction automatisée ?
Anne Ewing : J’ai d’abord rédigé un prompt définissant précisément le rôle que devait jouer l’IAG, puis je l’ai testé pour m’assurer de sa pertinence pédagogique. Ensuite, j’ai créé la séance sur Moodle : les consignes de rédaction étaient accessibles, et les apprenants devaient déposer leur production via une activité dédiée. Ce dépôt débloquait automatiquement l’accès au modèle de prompt que j’avais conçu. Ils devaient ensuite utiliser une IAG (Copilot, ChatGPT, Mistral) en suivant les instructions liées au document fourni (cf. ci-dessous).
Living Lab du Cnam : Quels bénéfices pédagogiques avez-vous observés ?
Anne Ewing : Le principal avantage est le retour immédiat, qui permet à l’apprenant d’identifier ses points forts et axes d’amélioration. Cela développe son autonomie, car il peut s’auto-corriger sans attendre. Cette démarche est également l’occasion d’initier les apprenants à un usage raisonné et efficace de l’IAG.
Enfin, cela optimise le temps en présentiel, désormais consacré à l’approfondissement, à la résolution de difficultés et aux échanges sur les corrections obtenues.
Living Lab du Cnam : Cette approche peut-elle être transposée à d’autres contextes ?
Anne Ewing : Oui, notamment pour des écrits professionnels tels que des e-mails, des comptes rendus ou des rapports. L’idée est de réserver la production écrite aux temps à distance, tandis que l’oral reste travaillé en présentiel.