Time’s Up : un jeu détourné pour réviser

Avec Sandy BREILLAUD, enseignante en licence ressources humaines au Cnam Pays de la Loire, la pédagogie passe par le jeu. Inspirée du célèbre jeu de société Time’s Up, elle propose à ses apprenants une animation rythmée et ludique pour raviver les notions vues au cours précédent. Résultat : une classe en mouvement, des concepts mieux mémorisés, et des apprenants enthousiastes.

Une enseignante qui mise sur l’action

Sandy Breillaud intervient dans l’unité d’enseignement FPG001 – Initiation aux ressources humaines et au management auprès d’alternants en licence RH. Elle connaît bien les contraintes de ce public : des journées longues, denses et des apprentissages à réactiver dans un rythme d’alternance soutenu. « Je les vois une fois par mois, sur une journée complète. C’est long pour eux, donc j’essaie d’amener de la dynamique, de l’interactivité… et un peu de jeu pour les remettre dans le bain ! », explique-t-elle. « Moi, j’aime bien jouer, je trouve qu’on apprend mieux quand on s’amuse ».

Time’s Up, version RH

Apprendre en s’amusant, c’est sans doute en effet l’un des moyens les plus efficaces pour progresser et acquérir des compétences sans effort apparent. Pour démarrer ses journées, Sandy Breillaud a détourné Time’s Up, jeu bien connu où il s’agit de faire deviner des mots à ses coéquipiers. Ici, les règles sont simples mais l’objectif est pédagogique : réactiver les concepts-clés du cours précédent. « Je distribue à chacun un mot ou une notion en lien avec notre dernière séance : ça peut être un auteur, un mot-clé, ou un concept comme ‘KPI’ (Key Performance Indicator, ou indicateur clé de performance). Celui ou celle qui tire le mot doit ensuite le faire deviner à un maximum de camarades. Chaque fois qu’un apprenant trouve un mot, il gagne un point ». 

L’ancrage par l’échange

L’animation ne s’arrête pas au jeu. Après ce moment d’émulation, vient le temps du retour collectif. « Chacun revient à sa place et explique comment il a fait deviner son mot. Même ceux qui n’ont pas participé à tous les échanges peuvent entendre les mots-clés et se remettre en tête les notions. Et moi, je complète les explications pour ancrer les connaissances ».

Des conseils pour se lancer

À ses collègues curieux de tester ce type d’activité, Sandy donne deux conseils essentiels :
1. Gérer le temps. « C’est facile de se laisser embarquer, mais un quart d’heure suffit. Après, je dois reprendre le fil de la journée. »
2. Adapter la difficulté. « Certains mots, comme “contingence”, sont très abstraits. Dans ces cas-là, je reste près de l’étudiant pour l’aider à illustrer ou à reformuler. Je circule pendant le jeu, je les observe, j’interviens si besoin. Ça me permet aussi de voir comment ils se sont approprié les notions. »

Pour aller plus loin

En quête de nouvelles idées pour animer vos formations ? Le retour d’expérience de Sandy Breillaud montre qu’il est possible de conjuguer sérieux des apprentissages et légèreté de la forme. Un jeu bien pensé, même court, peut réveiller l’attention, remobiliser la mémoire et favoriser l’interaction. « Je pense que le jeu, c’est un excellent moyen pour transmettre. Les étudiants apprennent mieux quand ils s’amusent ».
Pourquoi ne pas imaginer une version de Time’s Up adaptée à votre discipline ? La pédagogie active, c’est aussi une aventure collective – et ludique.