Le living lab Sofa s’était déjà penché sur l’application Padlet pour montrer son rôle dans la création d’une communauté d’apprentissage. Il est utilisé au Cnam dans de nombreuses unités d’enseignement à distance pour se présenter au reste du groupe. Mais la dimension collaborative avait été peu abordée dans l’article. Pourtant cette possibilité est toute aussi intéressante. C’est ce que nous enseigne l’expérience de Nathalie François, formatrice à l’Iforis*, qui a utilisé Padlet pour faire travailler ensemble des publics différents.
Sofa : Dans quel contexte as-tu eu recours à Padlet ?
Nathalie : j’ai commencé à l’utiliser dans le cadre de journées d’études que j’organise chaque année pour l’Iforis. Ce sont des rencontres entre étudiants, enseignants et des professionnels du secteur de la solidarité. Ils viennent échanger sur des thématiques en lien avec l’insertion par le logement, par l’activité économique… et je voulais qu’il reste une trace de ces rencontres, voire même que se développe un lien entre les participants.
Sofa : Comment en es-tu arrivée à utiliser Padlet ?
Nathalie : je cherchais d’abord un outil pour présenter la synthèse des ateliers qui se déroulent pendant ces journées. Je trouve que les restitutions en plénière sont parfois redondantes et n’apportent pas de plus-value. Je cherchais un outil qui permette à chacun d’avoir la synthèse en ligne. Donc chaque rapporteur mettait directement sur le Padlet ce qui se produisait dans l’atelier : prise de notes, lien vers des ressources, des vidéos, des schémas… Les autres pouvaient aller voir en direct ce qui se produisait dans chaque atelier.
Sofa : Donc un espace pour garder trace en quelque sorte…
Nathalie : Oui, mais pas seulement. Je voulais que ça aille au-delà, puisque c’était aussi un moyen de mettre à disposition des ressources complémentaires en lien avec la thématique. Si un enseignant faisait référence à un ouvrage ou à une biblio ou même une vidéo, hop, on la mettait aussitôt en ligne sur le Padlet ! C’est comme ça que je l’ai utilisé la première fois. Et nous avions donné le lien à tous les participants.
Sofa : Des apports complémentaires donc, et des interactions également ?
Nathalie : Absolument. C’est le dernier usage, moins prévu initialement, que Padlet a permis. En fait on avait mis une rubrique « et maintenant qu’est-ce qu’on fait ensemble ? ». Comme il y avait 200 participants, ce n’était pas facile de prendre la parole. Et donc les participants pouvaient donner leur point de vue sur le Padlet et faire des contributions. Et c’est très utile pour les professionnels, je sais que certains y retournent pour chercher des références, même deux ans après.
Sofa : un moyen de prolonger la journée en quelque sorte ?
Nathalie : Oui. Et de préparer les suivantes. Récemment nous avons organisé une nouvelle rencontre avec l’UNAFAM*. Nous avons demandé aux étudiants de préparer la journée en postant l’état de leurs recherches sur Padlet. Les enseignants vérifiaient simplement au fur et à mesure des publications la pertinence de ce qu’ils postaient. Le matin de la rencontre, on a distribué un post-it aux participants avec le lien du Padlet. Et on l’a complété au fur et à mesure de la journée comme les fois précédentes. En terme d’ergonomie, c’est plutôt facile pour le remplir, tout le monde est capable de le faire, c’est vraiment sympa. En plus l’ingénieur pédagogique qui nous as accompagné avait fait une présentation très belle esthétiquement (rires).
*IFORIS : Institut de Formation et de Recherche en Intervention Sociale
* UNAFAM : Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques