Les 12 et 13 décembre dernier, plus de 500 élèves du Cnam Grand Est ont vécu le Cnamathon, le Hackathon du Cnam.
Pendant deux jours, en simultanée à Mulhouse, Nancy, Reims et Strasbourg, ils se sont challengés en équipes pour imaginer et inventer les produits ou services innovants de demain. Aucune limite à leur imagination ! Le thème de l’édition 2019 : penser et agir local !
À la fin de ces deux jours, chaque équipe a réalisé un pitch mis en ligne sur le site https://www.cnam-grandest.fr/le-cnamathon. Les équipes seront départagées par un jury de professionnels qui évalueront les pitchs au travers de plusieurs indicateurs (dynamisme, respect du sujet, ressenti personnel, respect du temps) et par le vote des internautes qui pourront voter pour leur projet préféré.
Rencontre avec Aurélien Ferry, chef de projet pédagogique au Cnam grand Est, pour en tirer des enseignements en terme de pédagogie.
Living Lab Sofa : un cnamathon, qu’est-ce que c’est ?
Aurélien Ferry : C’est un hakathon, un évènement pendant lequel les auditeurs du cnam, toutes filières confondues, ont travaillé en groupes (de 5 ou 6) pour inventer un produit ou un service de l’avenir. Le livrable est une vidéo dans laquelle les auditeurs pitchent le produit ou l’idée qu’ils ont inventé en groupe. Les internautes votent en ligne pour le meilleur projet, les auditeurs qui gagneront se verront remettre un assistant vocal et un casque de réalité virtuelle, ce qui donne le challenge.
Avec la thématique de cette année, « penser et agir local », les projets ont été d’une richesse infinie :
Living Lab Sofa : quel est l’intérêt d’un point de vue pédagogique ? C’est un jeu ?
Aurélien Ferry : Oui, mais pas seulement ! En passant dans les différents workshops (ateliers), le but est de faire évoluer le portefeuille de compétences des élèves : créativité, idéation, immersion, business Modele Canvas, Pitch. Ils vont apprendre des méthodes et des outils qu’ils pourront réutiliser dans leur activité professionnelle plus tard. Par exemple les techniques de créativité pourront être réutilisées dans un projet de création d’entreprise ou un projet de développement d’activité au sein de leur entreprise. Ils repartent d’ailleurs avec un fascicule qui détaille l’ensemble des outils expérimentés pendant les deux jours. D’autre part, le fait de mixer les élèves de différentes filières permet une ouverture qu’ils devront avoir dans leur avenir professionnel : faire collaborer un ingénieur avec un commercial, un RH et un comptable. Enfin, l’exercice Cnamathon tire son essence du Design Thinking. Cela permet aux participants d’expérimenter l’intelligence collective en réel. L’enjeu de ces deux jours, c’est de s’amuser, mais aussi de développer leurs compétences transverses.
Living lab Sofa : comment ça se déroule concrètement ?
Aurélien Ferry : Pendant deux jours, ils passent par des ateliers successifs : pour les aider à concevoir leur projet (technique de créativité), pour élaborer un business modèle au regard de la réalité du marché, pour conceptualiser et matérialiser un service, et pour en parler et le vendre. Nous avons mobilisé tout un panel de méthodes relevant du design thinking pour animer ces ateliers. Lors de cette édition, c’est 24 facilitateurs qui ont accompagné les 500 élèves sur les 4 sites (Reims, Nancy, Mulhouse et Strasbourg). Pour garder le cap, bénéficier d’une trame commune et permettre une animation homogène, nous avons créé un kit pédagogique pour les enseignants-facilitateurs (support détaillé avec préconisations des sessions passées, canevas précis de la journée…).
Living lab Sofa : comment faire travailler ensemble des auditeurs aux profils différents ?
Aurélien Ferry : C’est tout l’enjeu de ce Cnamathon. On mélange les promotions pour croiser les compétences. Il faut donc trouver un thème suffisamment large pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Pour la dernière édition, nous avions proposé un thème fédérateur : passer d’une économie de la possession à une économie d’usage responsable. Il s’agit d’imaginer d’autres modèles économiques où la responsabilité sociétale est mise en avant. Cela peut être un nouveau produit, qu’on n’avait pas imaginé jusqu’à présent, ou un produit déjà existant dont on change le modèle économique. Le thème a été choisi par des référents des différents centres du Cnam.
Des élèves lors d’un atelier du Cnamathon. | Aurélien Ferry présente le déroulé des journées. |
Living lab Sofa : quels enseignements tirer de cette expérience ?
Aurélien Ferry : On voit tout l’intérêt de la pédagogie par projet à l’œuvre. Les élèves s’approprient très vite les objectifs et le déroulé et sont très engagés pendant ces journées. Ils mobilisent et développent des compétences transverses : Ils apprennent à être créatifs, à coopérer avec des personnes qu’ils ne connaissent pas nécessairement et qui ont d’autres compétences.
Et surtout, ils créent des liens avec des auditeurs d’autres filières, se constituent un réseau relationnel et découvrent d’autres métiers. Cela participe aussi à rendre les centres cnam plus conviviaux, plus agiles et plus apprenants.