Comme bon nombre de ses collègues, Céline LAISNE, enseignante au Cnam en Licence Commerce Vente Marketing, Licence Gestion des Organisations…, a dû adapter ses cours à un contexte de formation à distance. La crise sanitaire que nous vivons actuellement a fait que les cours en présentiel ont basculé à distance.
Elle nous fait un retour d’expérience sur la façon dont elle a utilisé le photolangage pour amener ses élèves à évaluer leur propre formation, dans le cadre d’un bilan intermédiaire de formation.

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Pourquoi le photolangage à distance ?

Céline LAISNE
Tout d’abord, je précise que tout s’est passé à distance dans le cadre de la continuité pédagogique mise en place au Cnam Pays de la Loire.
Je devais animer auprès des élèves de la Licence Gestion des Organisations le bilan de leur formation pour une durée de 3h30. En temps normal cela se faisait facilement en présentiel.
Les questions que je me suis alors posées étaient : comment faire pour que tous les élèves contribuent à distance ? comment co-construire ce bilan à distance avec les élèves tout en faisant d’eux de vrais acteurs ? Comment favoriser les échanges et la prise de parole de tous ?
Après réflexion, j’ai décidé de choisir la technique d’animation du photolangage car pour moi c’est une façon intéressante de les impliquer dans les échanges ou de favoriser les échanges de façon ludique.
Partir de la représentation qu’ils se sont fait de la formation reçue en choisissant une carte les aide à libérer la parole pour un bilan très riche.

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Peux-tu nous rappeler ce qu’est un photolangage ?

Céline LAISNE
Le photolangage est une technique d’animation pédagogique qui facilite l’émergence et l’expression des représentations individuelles et collectives sur un thème (sujet), à partir d’une question précise et en utilisant des images et/ou des photos comme support de processus associatifs. Cette technique est destinée à faciliter le travail en groupe.
Je précise que ce retour d’expérience concerne un photolangage utilisé et adapté à un contexte de bilan de formation à distance.

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Concrètement, quel déroulé pédagogique as-tu mis en place ?

Céline LAISNE
Nous avons utilisé l’outil BigBlueButton qui permet d’organiser des classes virtuelles avec la possibilité de créer des salles privées dédiées à des groupes.
En plénière (classe virtuelle)
J’ai d’abord réuni la classe entière pour expliquer le déroulement de l’atelier photolangage (consignes, étapes et durées) Puis, j’ai divisé la classe en différents groupes et ai mis à leur disposition un lien vers un mur virtuel sur lequel j’avais posté plusieurs images.
En salles privées dédiées aux groupes (classe virtuelle)
Je leur ai demandé d’aller choisir individuellement sur ce mur virtuel l’image ou la photo symbolisant le plus la formation reçue.
Ensuite individuellement et à tour de rôle, chaque élève décrivait aux membres de son groupe l’image choisie et expliquait les raisons de son choix. Après le tour de table, ils devaient créer un support Power Point reprenant les cartes choisies individuellement avec la description des raisons de ce choix. Puis, ils devaient se mettre d’accord pour choisir collectivement une seule carte qui symbolise le plus la formation reçue. L’idée était alors de favoriser encore plus les échanges, déjà très riches.
En plénière (classe virtuelle)
A tour de rôle, chaque groupe devait présenter à toute la classe les cartes choisies individuellement et les raisons de ces choix, puis la carte choisie par le groupe, à l’aide du support Power Point.

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Quel était ton rôle pendant le déroulé de la séance ?

Céline LAISNE
Mon rôle était de passer dans les différentes salles visio dédiées aux groupes pour m’assurer que les consignes étaient bien comprises par tous, que le timing était bien respecté et que chaque membre de groupe participait au travail demandé.
J’étais aussi là pour rassurer, observer et prendre des notes pour enrichir le débriefing.

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Etes-vous satisfaite de cette expérience ?

Céline Laisné
Oui je suis très satisfaite car les élèves ont bien contribué à ce bilan intermédiaire.
Nous avons pu croiser les regards sans gêne grâce au travail sur les représentations réalisé par les différents groupes et partagé avec toute la classe.
Cela nous (équipe pédagogique) a permis de noter nos atouts mais surtout les points sur lesquels il faudrait s’améliorer pour nos formations à venir. Le photolangage a été très complémentaire du questionnaire de satisfaction google forms et de l’atelier de post-it réalisé en ligne. En effet, le fait de travailler avec des cartes visuelles sur les représentations de chacun a aidé à libérer la parole, répartir le temps de parole de tous et favoriser les échanges. Ils ont notamment pu communiquer sur leurs difficultés liées au contexte sanitaire. J’en ai profité pour faire passer des messages positifs pour les inviter à solliciter l’équipe pédagogique et le groupe classe.
En y réfléchissant, je me suis dit que la prochaine fois il serait bien d’avoir pour chaque groupe :
– un distributeur de parole = un élève chargé de distribuer la parole pour s’assurer que tout le monde s’exprime,
– un gardien du temps = un élève qui veille au bon respect du temps dédié à l’activité,
– un scribe = un élève chargé de prendre des notes lors du tour de table en groupe sur les images ou photos choisies.
Le fait de désigner dans chaque groupe des volontaires chargés de jouer ces différents rôles pourrait impliquer davantage les élèves dans le travail surtout ceux qui ont des difficultés pour prendre la parole en public.

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Merci Céline pour ce retour d’expérience très riche.

Céline Laisné
C’est avec plaisir.

Voici le témoignage vidéo de Céline avec tous les détails sur l’utilisation pédagogique du photolangage