Modalités de l’alternance intégrative, épisode 1 : le tutorat

Posté par: Living Lab Sofa

Comment organiser la relation entre alternant, tuteur de l’entreprise et tuteur du Cnam ? Le living lab Sofa a demandé à trois facilitatrices de partager leur expérience de l’alternance intégrative. Béatrice Deparis* et Bénédicte Brossollet ** nous parlent du tutorat (Episode 1) et des Retours d’expériences (Rex) (Episode 2). Nadia Aubry-Guellec*** a quant à elle expérimenté l’utilisation d’un outil de suivi d’acquisition de compétences en alternance, campus skills (Episode 3). Regards croisés.

Episode 1 : le tutorat à distance
Le tutorat constitue l’un des fondements de l’alternance intégrative. Le tuteurs d’entreprise et le tuteur de l’organisme de formation jouent un rôle clé dans l’apprentissage de l’élève. C’est pourquoi il est important d’organiser des entretiens tout au long de la formation pour s’assurer qu’il acquiert les compétences visées par le diplôme. Avec la crise sanitaire, les entretiens in situ ou par téléphone ont laissé place à des entretiens en visio conférence.

De nouvelles modalités de communication qui s’imposent
La période du confinement a vu s’imposer l’usage des outils de visio conférences : Teams, wherebye, BigBlueButton, Zoom… « Le côté positif, explique Bénédicte, c’est que l’on voit nos interlocuteurs et leurs réactions pendant les entretiens. Cela n’était pas le cas lors des entretiens téléphoniques auparavant. C’est important notamment lorsqu’il y a des difficultés, lorsqu’il y a un écart entre les tâches assignées aux apprenants et la montée en compétence attendue. La visio conférence permet davantage de négocier, d’ajuster ». Un gain de temps aussi reconnaît Béatrice, « même si c’est parfois plus difficile d’établir le même lien qu’en présentiel, je constate que tuteurs comme élèves sont désormais très à l’aise avec les outils de communication à distance. Et globalement, on réussit à atteindre les objectifs ».

Des rendez-vous réguliers
Le tutorat à distance suppose des points à intervalles réguliers entre tuteur d’entreprise, tuteur du cnam et alternant. C’est le principe de l’alternance intégrative. Bénédicte la définit ainsi : « L’alternance intégrative, c’est l’idée que ce qui se passe en entreprise est réellement lié à ce qui se passe en cours. Il s’agit d’engager davantage le tuteur et de permettre à l’alternant de bien faire le lien entre ses différents apprentissages ». Et cela suppose d’établir des relations de confiance entre les parties prenantes.

Instaurer une relation de confiance
 La qualité du contrat établi entre les trois parties est très importante : « Le premier rendez-vous est l’occasion de définir les missions principales de l’alternant en entreprise, et de vérifier leur adéquation avec les attendus du Cnam », explique Béatrice. Les rendez-vous suivants sont consacrés à évaluer l’écart entre ces attendus et les acquisitions réalisées : « il y a un rendez-vous de suivi pour faire des ajustements et un rendez-vous de bilan, pour s’assurer de la montée en compétence de l’alternant », précise Bénédicte. Ce qui est important selon elle, « c’est d’engager l’entreprise dans l’accompagnement de l’alternant : nous devons veiller à ce qu’il évolue dans un contexte qui lui permette de mener sa mission à bien, à ce qu’il dispose des ressources dont il a besoin ».

Des outils de suivi et de positionnement des apprentissages
Tableau de compétences, livret de suivi, il existe toute une palette d’outils pour réaliser le suivi des alternants en entreprise. Nous présenterons dans l’épisode 3 un de ces outils, campus skills. « Le tableau de compétences permet d’avoir une vision globale de toutes les compétences visées » explique Bénédicte. « Cet outil permet de s’auto-évaluer et de débattre avec son tuteur d’un éventuel écart entre la vision de l’un et de l’autre » complète Béatrice.
Ce suivi est important dans le processus d’apprentissage : « Cela permet aux apprenants d’expliquer pourquoi ils ont cette compétence et comment ils l’ont acquise. C’est un moyen de quitter le monde scolaire et de donner du sens à son apprentissage » conclut Bénédicte. Ils doivent s’articuler avec des temps de retour d’expérience, des Rex, comme nous le verrons dans l’épisode 2. Avoir le regard de ses pairs permet de prendre conscience de l’acquisition d’une compétence.

* Béatrice Deparis accompagne des alternants en licence Ressources Humaines au Cnam,

** Bénédicte Brossollet accompagne des alternants du Master en organisation et de la licence en gestion des organisations,

*** Nadia Aubry-Guellec est chargée de projets alternance.

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