Le Pecha Kucha, « bavardage » en japonais est une forme de Pitch. Il permet de présenter efficacement une idée, un projet dans un laps de temps très limité et clairement défini : 6 minutes 40 !
La méthode aurait été créée par deux architectes installés au Japon – Astrid Klein et Mark Dytham – exaspérés de perdre leur temps dans des réunions qui s’éternisaient et ne débouchaient pas sur grand-chose de concret. Cette méthodologie se veut créative, dynamique et pleine de peps.
Le Living lab est allé observer une séance de restitution du cours CCE 105 « pratiques orales et écrites de la communication professionnelle » où les élèves étaient invités à utiliser cette méthode. Cécile Delbousquet, enseignante au Cnam depuis 7 ans dans le domaine du marketing et de la communication, leur avait demandé de préparer une présentation sous forme de Pecha Kucha. Et le résultat était bluffant… Récit.
9h06 : Les apprenants sont en ébullition dans la salle 121 du Cnam de Nantes. L’enseignante leur demande de déposer le support de leur restitution sur un Padlet. La consigne était claire : « choisir une thématique, préparer un pitch sur le mode du Pecha Kucha et faire une présentation commentée des slides sous format vidéo via l’outil Polymny ». Cet outil a permis aux élèves d’y importer des slides d’images pour ensuite apporter sur chaque slide un commentaire audio. Cécile opère les derniers réglages de son, le stress monte chez les élèves et la température aussi.
9h15 : La première vidéo s’affiche enfin à l’écran. Le premier groupe a travaillé sur l’imagination… ça tombe bien, car il en faut pour préparer un Pecha Kucha. Les apprenants ont dû rechercher 20 images inspirantes sur lesquelles ils sont venus apporter un commentaire de 20 secondes.
9h25 : L’apprenant suivant nous emmène sur le Mont Blanc, et partage sa passion pour l’ultra-trail. Là encore la métaphore a du sens : le Pecha Kucha relève pour partie de la course de fond. Il faut tenir l’auditeur en haleine pendant 6 minutes 40 ! Pour y arriver, la dimension narrative est très importante, il faut raconter une histoire pour maintenir l’attention. Le fait de changer très rapidement de diapositive y contribue, de même que le choix des photos. Dans l’exemple présenté, les images choisies pour raconter les accidents mortels pendant l’escalade nous saisissent et nous tiennent en haleine. Dans son débriefe, l’enseignante souligne la cohérence entre la qualité du récit et le choix des images.
10h10 : il reste encore une présentation avant la pause. L’ambiance s’est largement détendue. Mais l’attention remonte à nouveau avec le lancement du dernier Pitch. Il y est question de préjugés, l’apprenant ouvre directement sur la question de la grossophobie et l’élargit à toutes les formes de discriminations et aux mécanismes qui les régissent. Le propos est construit et argumenté : chaque diapositive apporte son information : une idée, un chiffre, un argument, une définition, une action, une référence. C’est aussi cela le Pecha Kucha : un slide, une idée.
10h30 : l’équipe du Living lab profite de la pause pour demander aux élèves comment ils ont vécu cet exercice : « C’est pédagogique, car cela apprend à faire des synthèses et à aller à l’essentiel », explique l’un. « C’est une bonne manière de restituer, on apprend à bien communiquer, à s’exprimer dans un temps donné, c’est très utile en entreprise » explique un autre. Les élèves ont ainsi acquis des compétences qui vont bien au-delà du bavardage…
Vous trouverez ICI un tutoriel de prise en main de l’outil Polymny ainsi que le témoignage vidéo de Cécile DELBOUSQUET et de ses élèves.