« Apprendre à apprendre » est un dispositif pédagogique mis en place au Cnam Pays de la Loire pour aider les élèves à mieux apprendre. Il est composé de 8 étapes et son objectif est de faciliter l’acquisition et le développement des compétences. Quand on a compris pourquoi et comment on apprend, l’apprentissage est plus efficient. C’est en partant de ce constat que nombre d’organismes de formation intègrent désormais à leur cursus des séances pour « apprendre à apprendre ».
Le Living Lab s’est entretenu avec deux formateurs qui interviennent dans deux étapes de ce dispositif et une apprenante qui les a suivis :
- Cathia Charoy, chargée d’accompagnement des parcours professionnels au Cnam Pays de la Loire, intervient dans l’étape n°2 intitulé « mon style d’apprentissage et mes vents porteurs ». Lors de cette séance, elle aide les apprenants à définir leur projet de formation et à identifier leur style d’apprentissage. (Épisode 1)
- Nicolas Thibault, ingénieur pédagogique dans le même centre Cnam, intervient dans l’étape n°3 intitulé « mon environnement numérique d’apprentissage ». Il les interpelle pendant sa séance sur leur rapport au numérique. (Épisode 2)
- Anaëlle SEED, inscrite en licence RH, a quant à elle suivi ces deux séances d’apprendre à apprendre.
Témoignage 2, Nicolas : apprendre avec le numérique
Living Lab : en quoi consiste la séance « Apprendre à apprendre avec le numérique » ?
Nicolas : l’objectif est que les apprenants s’interrogent sur leurs représentations et leurs pratiques du numérique. Il s’agit pour eux de définir en quoi le numérique participe de leurs apprentissages et de leur professionnalisation. De manière plus opérationnelle, on souhaite qu’ils se construisent leur boite à outils idéale en identifiant les outils du Cnam (ENF et ses services) mais aussi d’autres outils…
Living Lab : concrètement, comment cela se déroule-t-il ?
Nicolas : nous commençons par un quizz débat sur le numérique. On commence avec une question très ouverte : qu’est-ce que le numérique, la place qu’il prend dans leur vie, leur quotidien. Ensuite la question porte sur leur usage principal du numérique (ludique, communicationnel, informationnel et créatif…). Puis arrivent les questions sur la fiabilité des informations sur internet, leurs sources d’information (bibliographie scientifique, réseaux sociaux, site d’information, Wikipédia…). On termine sur l’égalité devant le numérique, la sobriété numérique et la formation à distance.
Living Lab : le second temps porte sur les actions pour apprendre ?
Nicolas : nous leur donnons une cartographie avec différents outils pour qu’ils y identifient les outils qu’ils connaissent.
Ils disposent d’un temps pour découvrir les outils en groupe et échanger sur ce qu’ils connaissent et utilisent. Ils font parfois des découvertes, par exemple, lors de ma dernière séance, une apprenante a expliqué qu’elle faisait ses fiches de lecture avec Canva, qui a priori n’est pas pensé pour cela. Nous n’avions pas pensé à cet usage-là. On peut donc aussi découvrir, en séance, des usages auxquels on n’aurait pas pensé et qui peuvent être intégrés à nos séances. L’idée est de partir des pratiques des apprenants.
Living Lab : le dernier atelier vise à faire du lien entre les outils et leurs activités pédagogiques et professionnelles ?
Nicolas : oui. Il leur est demandé de choisir six verbes d’action pour apprendre et bien travailler, et d’y associer un outil (en privilégiant la plus-value). Ils sont ensuite invités à expliquer pourquoi ils ont choisi cet outil et en quoi il est plus pertinent par rapport à un autre. Cela permet d’aborder la question de la plus-value, de la gratuité, de la liberté d’accès ou de la facilité d’usage par exemple, voire de la sobriété numérique de l’outil.
Living Lab : au final, quel est l’intérêt de cet atelier ?
Nicolas : il leur permet d’échanger sur leurs pratiques pédagogiques et professionnelles intégrant le numérique, et d’élargir leur environnement numérique. Ceux qui veulent aller plus loin disposent d’éléments pour le faire. Ce qui serait utile et que nous essaierons de mettre en œuvre dans l’avenir, c’est d’avoir un suivi de ce qu’ils en font en cours de formation (au Cnam et en entreprise). Nous aimerions savoir par exemple comment cela change leurs manières de faire leur soutenance orale.
Le point de vue de l’apprenante :
Qu’en a pensé Anaëlle, qui a suivi la séance en tant qu’apprenante ? « je fais mon apprentissage dans une école d’informatique, donc j’utilise déjà beaucoup d’outils, et j’en ai une bonne connaissance. Cette séance m’a permis de prendre conscience du fait qu’il faut choisir les outils en fonction de leur plus-value par rapport à l’activité pédagogique ou professionnelle. Elle a été bien accueillie car ça a été bien amené. En plus ce n’était pas un de nos enseignants permanents qui l’animait, ça changeait un peu du coup. L’atelier était assez interactif, l’approche était dynamique, et donc nous avons bien accroché ! ».
Finalement, apprendre à apprendre, c’est aussi une compétence clé renforçant l’employabilité de l’apprenant.