En France il est relativement peu courant d’utiliser le théâtre et plus largement les arts du spectacle vivant en formation dans l’enseignement supérieur. Et pourtant… c’est une forme d’apprentissage qui a fait ses preuves. Le recours au théâtre, et plus précisément à des méthodes de design fiction, peut constituer une source de motivation importante pour les apprentissages des apprenants. La mise en récit ou la projection dans le futur sont autant de méthodes pouvant être utilisées pour acquérir des connaissances sur un sujet de cours. La mise en scène de ces récits permet également de développer des compétences de communication et d’expression, transposables dans l’univers professionnel. Bref le théâtre à de nombreuses vertus pédagogiques. C’est ce que nous raconte Victor, étudiant de Master 2 Entreprise et société au Cnam des Pays de la Loire.
Le living Lab : dans quel contexte avez-vous été amené à utiliser le théâtre en formation ?
Victor : dans le cadre de mon master, il y a un module qui s’appelle « prospective RH ». Les objectifs étaient d’imaginer le travail de demain : à quoi ressemblerait-il dans 30 ans ? Quels seraient les métiers, les compétences nécessaires dans la société du futur ?
Le living Lab : quel était l’objectif de cet exercice ?
Victor : l’objectif était de produire un contenu de nature fictive, à savoir des témoignages de personnes qui vivraient dans 30 ans. Nous avons inventé des personnages qui racontent comment ils travaillent, comment ils se déplacent, comment ils se nourrissent, comment ils se logent…
Le living Lab : comment étiez-vous accompagnés pendant ce travail ?
Victor : nous étions accompagnés par deux personnes :
- une spécialiste de la prospective des ressources humaines pour les apports de contenus de savoir théoriques,
- et une personne qui venait du monde du théâtre qui nous a aidé à construire des récits, des personnages jusqu’à la mise en scène et le tournage de ces récits.
Le living Lab : comment l’activité s’est-elle déroulée ?
Victor : nous avons commencé par travailler sur le fond du sujet, nous avons imaginé un contexte, approfondi des thématiques. Puis nous avons commencé à nous projeter : à quoi ressemblera le monde dans trente ans et quels personnages imaginer pour le raconter. Ensuite nous les avons créés intégralement, en leur attribuant un âge, un environnement, une famille, etc… Enfin nous avons écrit les scènes que nous avons jouées et tournées le dernier jour.
Le living Lab : quelle est la plus-value de cette pédagogie selon vous ?
Victor : il y en a plusieurs : c’était un super moyen de s’approprier le sujet sur lequel nous travaillons. Nous avons commencé par la créativité, c’était stimulant et motivant. C’était un travail qui demandait aussi de l’empathie. Nous devions nous projeter en essayant d’imaginer des personnages, ce qu’ils pourraient ressentir, essayer de voir le monde par leurs yeux… Nous étions amenés à croiser pleines de facettes auxquelles nous n’aurions pas pensé si nous étions restés dans une approche très intellectuelle ou théorique du sujet. Un autre intérêt était la découverte ou l’approfondissement d’outil de design fiction. Le fait de pouvoir concevoir un outil de design fiction était vraiment formateur.
Le living Lab : qu’avez-vous apprécié le plus dans cet exercice ?
Victor : c’est la convivialité, puisque nous avions fait le travail en groupe : c’était dynamique, stimulant, nous avons passé un bon moment ensemble. Nous étions costumés, filmés, comme au théâtre ! Nous avons pris beaucoup de plaisir à le faire et nous en étions sortis super contents, avec plein de photos, pleines de vidéos, et ça c’est chouette. Au final, nous avons produit un livrable dont nous sommes fiers !