Cours en présentiel alternant des temps d’autoformation en petits groupes et des temps de mise en situation en grand groupe

Posté par: Living Lab Sofa

Anne EWING est responsable pédagogique de l’Espace Langue du Cnam des Pays de la Loire depuis 3 ans et formatrice depuis 35 ans auprès d’alternants ou d’apprenants en entreprises.
En vue d’harmoniser les pratiques entre les intervenants sur les cours d’anglais dispensés en Licence et Master, elle a pensé un dispositif de formation basé sur l’alternance de temps d’autoformation en petits groupes et de mise en situation en grand groupe. Anne nous fait ici un retour sur son scénario pédagogique, l’intérêt, les points de vigilance ainsi que les conditions de réussite.

Living lab Sofa : comment se déroulent les cours que tu dispenses ?
Anne Ewing : Les cours d’anglais de spécialisation sont basés sur de la pédagogie active au travers de la mise en pratique sur des situations rencontrées par les alternants. Certains cours sont prévus en présentiel en grands groupes et d’autres en sous-groupes. C’est aussi une pédagogie inversée car des temps d’acquisition de connaissances en autoformation sont organisés en petits groupes. Dans la séance suivante, on focalise sur la mise en pratique et les compétences orales. Pour l’autoformation, des ressources interactives, créées conjointement par l’Espace Langue et le Pôle Pédagogie & Digital, sont mises à disposition sur l’espace de cours Moodle dédié à la formation. Les élèves ont des objectifs à atteindre, fixés en début de séance. Une fois atteints, ils peuvent approfondir avec des ressources complémentaires. Ils travaillent en autonomie à leur rythme sur ces temps d’autoformation.

Living lab Sofa : quels sont les intérêts de ce choix de scénario pédagogique ?
Anne Ewing : Du côté des élèves, la progression est individualisée. Les élèves qui ont besoin d’un apport approfondi peuvent travailler les contenus de base en amont; les élèves les plus « solides » approfondissent avec des ressources complémentaires. Ils apprécient d’aller à leur rythme. Le test de positionnement réalisé en début d’année permet de faire des groupes de niveau.
Du coté enseignant, la séance d’autoformation est visualisable dès la fin de la séance. On consulte le temps passé et les difficultés pour chaque élève. Ces éléments sont intégrés dans la séance suivante pour les accompagner sur des points spécifiques collectivement ou individuellement.

Living lab Sofa : quels sont les points de vigilance pour mettre en place ce type de pédagogie ?
Anne Ewing : C’est d’abord une limite logistique : le travail en présentiel et en sous-groupes nécessite deux salles dont une salle informatique pour la séance d’autoformation. Ensuite, il faut un minimum de maturité dans sa façon d’apprendre donc cela nécessite une forte sensibilisation des élèves sur la manière de travailler en autoformation (lire les consignes, écouter plusieurs fois les audio ou vidéo, prendre des notes etc…). Sur les temps d’autoformation, le risque est que les élèves fassent autre chose. Il est nécessaire de bien les informer qu’un suivi des résultats individuels est réalisé.

Living lab Sofa : quels sont les conditions de réussite pour mettre en œuvre cette pédagogie ?
Anne Ewing : Pour l’enseignant, il est important de réutiliser dans la séance suivante ce qui a été vu en autoformation, à la fois sur le contenu mais également intégrer les difficultés rencontrées par les élèves, identifiées suite à l’exploitation des données. Ce ne sont pas des séances juxtaposées, il y a bien une continuité entre les séances. Il est également nécessaire de bien accompagner les élèves (prise en main de l’outil, consignes de travail …)
Côté élèves, il faut qu’ils y voient l’intérêt. Cela ne vient pas uniquement de l’attrait de l’outil d’autoformation utilisé.  Ils doivent voir en quoi cela va les aider dans leurs apprentissages.
L’outil doit être attrayant et bien ficelé d’un point de vue pédagogique : ludique, avec une progression et la visibilité des progrès par les élèves et l’enseignant.

Laisser un commentaire

testx