Modalités de l’alternance intégrative, épisode 3 : un exemple d’outil de positionnement

Posté par: Living Lab Sofa

Dernier épisode de cette série sur l’alternance intégrative, le Living Lab a souhaité partager une expérience d’utilisation d’un outil de suivi d’acquisition de compétences, campus skills. Après avoir décrit les conditions du tutorat à distance (épisode 1) et des Rex (épisode 2), nous avons eu envie d’utiliser un des outils existants pour formaliser les compétences acquises au travail. Nadia Aubry-Guellec, chargé de projets alternance au Cnam, présente les avantages et les inconvénients d’un tel outil.

Living Lab : Pourquoi faire appel à ce type d’outil de suivi d’acquisition des compétences ?
Nadia : Il permet à l’apprenant et aux tuteurs d’évaluer les compétences acquises. L’alternant peut s’auto-évaluer et venir déposer la preuve de l’acquisition de sa compétence. Le tuteur peut valider et porter une appréciation sur les compétences acquises et mises en œuvre.

Living Lab : Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Les apprenants doivent se positionner au cours de l’année sur les blocs de compétences. Ils doivent indiquer leur niveau (0, 1, 2, 3 ou 4 étoiles) et ensuite en faire la preuve, dans la partie commentaire.

  • 0 étoile correspond à : « Je ne connais pas et je pratique pas »,
  • 1 étoile correspond à : « j’ai acquis les connaissances de bases et/ou je pratique un peu »
  • 2 étoiles correspond à : «  J’ai de bonnes connaissances mais je n’ai pas assez pratiqué »,
  • 3 étoiles correspond à : « J’ai de bonnes connaissances et du savoir-faire »,
  • 4 étoiles correspond à : « Je maitrise l’ensemble des connaissances nécessaires, je suis efficace et je sais transmettre ce je que sais ».

Living Lab : Qu’appelle-t-on une « preuve de compétences » ?
Nadia : c’est souvent un écrit, un document qui montre comment les compétences ont été mises en œuvre. Par exemple, un apprenant de licence en ressources humaines devra montrer qu’il a mené à bien trois entretiens de recrutement pour prouver sa compétence. Il peut aussi expliquer par le récit ce qu’il a fait et à quel niveau il s’évalue.

Living Lab : Quel est l’intérêt d’un tel dispositif ?
Nadia : Cela aide les alternants à prendre du recul et à venir conscientiser ce qu’ils apprennent en entreprise. Tous les jours, ils font des activités, ils sont confrontés à des situations de travail et ils doivent trouver des solutions… Donc ils développent des compétences, mais ils n’en ont pas toujours conscience. Le dispositif de suivi les aide à prendre du recul sur ce qu’ils ont appris. C’est très complémentaire et préparatoire au Rex.

Living Lab : Quel est le rôle du tuteur de l’entreprise ?
Nadia : Le tuteur entreprise va également venir évaluer l’alternant sur chacune des compétences, parfois on va trouver les mêmes niveaux, parfois il y aura des écarts. L’intérêt, c’est que le tuteur va commenter ce qu’a mis l’alternant en preuve de travail ou en niveau de compétence et dire « je suis d’accord », ou alors « l’alternant se sous-évalue » ou « l’alternant a encore besoin de progresser »… Et cela facilite la préparation des entretiens entre tuteurs Cnam et tuteurs entreprises.

Living Lab : L’outil a-t-il d’autres avantages ?
Nadia : Il permet de centraliser toutes les informations et de donner des jalons aux apprenants : par exemple de suivre les étapes d’écriture du rapport d’activité, ou de demander des rapports intermédiaires (d’étonnement, de compte-rendu d’entretien…). Ces écrits favorisent la réflexivité entre les regroupements en cours. Cela les incite aussi à travailler régulièrement ! Par exemple sur la licence Rh, on constate qu’ils ont beaucoup de mal à présenter la politique Rh de leur entreprise. On leur demande d’aller voir leur tuteur pour recueillir des informations dont ils vont rendre compte dans le rapport. C’est plus simple que des échanges de mails !

Living lab : Les limites ou les conditions d’une bonne utilisation ?
Nadia : Nous sommes convaincus du bien fondé de cet outil, mais il ne fonctionne que s’il y a un accompagnement et un engagement des tuteurs, ceux de l’entreprise, et ceux du Cnam. Par ailleurs, pour ce qui concerne Campus Skills, il y a un coût pour l’organisme de formation.

Living lab : Le petit + de l’outil ?
Nadia : Il est possible de paramétrer l’accès aux différents rapports. Certains alternants ne souhaitent pas que leurs tuteurs d’entreprise puissent lire ce qu’ils produisent. Ils doivent pouvoir s’exprimer sincèrement et librement sur ce qu’ils font. De même, le tuteur Cnam peut recevoir des notifications lorsqu’un apprenant dépose un document. Cela permet de garder le lien avec les alternants, de les suivre en temps réel, et c’est important dans les périodes où toute la formation se passe à distance.

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