Recourir à la vidéo pour montrer le travail en formation

Posté par: Living Lab Sofa

La vidéo offre de nombreux usages pédagogiques en formation. Elle permet d’illustrer des concepts complexes par des démonstrations visuelles, ce qui facilite la compréhension. Elle constitue aussi un outil interactif pour l’apprentissage asynchrone, offrant aux apprenants la possibilité de revoir le contenu à leur rythme. Enfin, la vidéo peut montrer des situations concrètes de travail, rendant ainsi la formation plus dynamique et immersive. C’est ce dernier cas de figure que nous partage un enseignant du Cnam Nouvelle Aquitaine dans cet article.

Samuel LIBGOT est ergonome depuis 25 ans à Bordeaux. Il travaille plus spécifiquement sur l’articulation des questions des situations de handicap, de performance et de santé au travail dans les organisations de travail. Il cherchait un moyen de montrer des situations de travail dans le cadre de l’UE ERG 126 qu’il enseigne à distance. Il a mis en place des classes virtuelles d’analyse du travail qui s’appuient sur de courtes vidéos. Rencontre.

Living lab : pourquoi avoir eu recours à la vidéo dans votre cours ?
Samuel : Erg 126 est une UE de découverte de ce que représente l’activité humaine dans toute sa complexité. Le recours à la vidéo doit permettre aux apprenants d’accéder à des situations réelles de travail sans qu’ils aillent de manière concrète sur le terrain.  Je leur demande de décrire les situations de travail réel et de formuler des hypothèses de transformation ou d’accompagnement de l’organisation.

Living lab : quel est le contenu de la vidéo ?
Samuel : Je m’appuie sur une vidéo de deux minutes qui montre le travail d’un opérateur dans une entreprise. Cette vidéo me permet de mettre en perspective la complexité du travail réel, en particulier la diversité des situations de travail, la gestion des aléas, d’imprévus, l’implicite… Le côté inobservable les amène à formuler des hypothèses sur ce qui peut être délétère pour les opérateurs et leurs clients, et pour déterminer les ressources que peuvent trouver les opérateurs en situation de travail.

Living lab : concrètement comment se déroule la séance ?
Samuel : Concrètement je leur montre une première fois la vidéo en leur expliquant que c’est une situation réelle, et en leur disant que je vais leur demander d’analyser cette situation. Ensuite on fait un second visionnage avec des arrêts sur image sur des séquences pour lesquelles ils peuvent avoir des questions. Ensuite je leur donne des consignes plus précises en leur demandant de visionner la vidéo sans moi, seul ou en binôme. L’expérience montre qu’ils peuvent aller jusqu’à 6 visionnages. Et je leur demande de me rendre un livrable à partir d’une grille que je leur fournis. Le travail est noté dans le cadre du contrôle continu.

 

Living lab : un point de vigilance ou un conseil ?
Samuel : L’analyse doit être guidée et faire l’objet d’un feed back : le principe est de permettre aux apprenants de sortir de la banalité ou du « bon sens » pour acquérir des compétences d’analyste du travail, ce que j’appelle des “loupes de professionnels”. Il y a un vrai travail d’accompagnement et leur laisser du temps pour qu’ils puissent décrire et proposer des hypothèses de transformation de la situation de travail.

Living lab : une piste d’amélioration ?
Samuel : Cette année j’ai choisi plutôt un retour et une notation individuelle, le livrable est déposé sur Moodle. J’envisage pour les années à venir d’organiser une classe virtuelle pendant laquelle les apprenants devront, à tour de rôle, présenter le livrable qu’ils ont déposé afin que chacun confronte ses interprétations avec les autres et que je fasse un feed-back en direct.

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