Aborder les questions de transitions sociétales dans les formations avec Miro

Posté par: Living Lab Sofa

Patrice LANDRE est un citoyen engagé. Au Cnam depuis plusieurs années, il n’a de cesse d’éclairer ses collègues sur l’enjeu des transitions énergétiques et environnementales. Mais comment transmettre des notions comme l’anthropocène ou  la sobriété dans les formations du Cnam ? En collaboration avec l’équipe de la Culture scientifique et technique du Cnam Pays de la Loire, il a construit un dispositif utilisant Miro, un outil collaboratif numérique, pour offrir une sensibilisation aux élèves de  l’IHIE (Institut d’Hygiène industrielle et de l’environnement) du Cnam.
Rencontre du Living lab Sofa avec Patrice Landré

Living Lab Sofa : comment est né ce projet ? quel en était l’objectif ?
Patrice LANDRE
: l’IHIE nous a demandé de faire un webinaire à destination de ses élèves et anciens élèves sur les enjeux globaux de l’environnement et de ces transformations. L’objectif était de leur apporter des connaissances scientifiques sur des sujets tels que les limites planétaires, l’épuisement des ressources, l’effondrement de la biodiversité, la double contrainte énergétique (climatique et épuisement des énergies fossiles). Au début nous pensions utiliser notre structure immersive #2038. Les circonstances de la crise sanitaire nous ont amené à transposer ce dispositif en distanciel.

Living Lab Sofa : pourquoi Miro ?
Patrice LANDRE : Il nous fallait un outil collaboratif permettant de réaliser un parcours de plusieurs activités avec des zones masquées que les élèves devaient découvrir au fur et à mesure.

Living Lab Sofa : comment s’est déroulé le webinaire ? quelles étaient les étapes ?
Patrice LANDRE : nous avons commencé par un débat mouvant avec des affirmations du type : « la technologie sauvera l’humanité » ou « l’humain est un animal comme les autres ». Les participants déposaient des post-it avec leur nom sur un terrain de foot pour se positionner et nous avons ainsi constituer des équipes.

La seconde étape s’est appuyée sur un photolangage. Les participants étaient invités à réfléchir en groupe (équipe) à la manière de se nourrir, de se déplacer, de se loger, de travailler dans le futur. Et comme nous ne pouvions pas leur demander de dessiner, car l’outil ne le permet pas, nous leur avons fourni des photographies contrastées sur la question. Il faut d’ailleurs penser à mettre plusieurs fois les mêmes photos lorsqu’on travaille en sous-groupe. Ces photos étaient source d’inspiration pour répondre aux questions posées : élevage en batterie versus viande artificielle, ou domotique versus sobriété… par exemple. Ils ont ainsi construit une fresque à partir d’image préconçues, mais avec la liberté de les choisir et de les agréger comme ils le voulaient et de les commenter.

Pour terminer, nous nous sommes retrouvés en plénière, dans ce que nous avons appelé « l’arbre à palabres », c’est-à-dire, l’agora, l’espace où l’on dialogue, on met en commun les arguments. C’est à ce moment-là que nous avons pu expliquer certains concepts ou ramener des connaissances existantes.

Living Lab Sofa : quels points de vigilance à partager ?
Patrice LANDRE : les participants ont tendance à zoomer et se perdre dans l’espace Miro au début. Il faut un temps d’apprentissage et de prise en main. Il vaut mieux être deux pour animer la séance et disposer d’un facilitateur technique.

Living Lab Sofa : pour finir, pourquoi faut-il aborder les questions de transitions écologiques avec les apprenants ?
Patrice LANDRE : c’est un véritable changement de civilisation qui nous attend et il est de notre responsabilité, en tant qu’organisme de formation supérieure, de transmettre ce socle de connaissance à nos apprenants car ils auront à la fois la responsabilité et le pouvoir d’agir (ou d’influencer) et, la possibilité de faire leur part, quels que soient leurs domaines de compétence, d’expérience ou d’expertise, dans cet immense chantier qu’est la redirection écologique des entreprises, des territoires, et de la société civile tout entière.  La transmission des connaissances ne suffit pas pour la prise de conscience et le passage à l’action. C’est pourquoi nous devons mobiliser des méthodes pédagogiques qui convoquent à la fois la médiation scientifique, la production de nouveaux imaginaires, et la délibération, pour façonner des représentations collectives sur les futurs souhaitables et sur les futurs possibles. C’est à cette condition que nous remplissons pleinement notre responsabilité de faire advenir cette nouvelle citoyenneté écologique dont dépend notre avenir commun.

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